Selon l'Institut national de santé publique du Québec, environ une grossesse sur six se termine par une interruption involontaire (communément appelée "fausse couche"). La majorité ont lieu dans les 12 premières semaines de grossesse.
Concernant les interruptions volontaires de grossesse (IVG), il a été enregistré en France 234 300 IVG en 2022. Le taux de recours à l’IVG dépasse le niveau de 2019 avec 16,2 IVG pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans en 2021 contre 15,0 ‰ en 2020 et 15,7 ‰ en 2019.
POURQUOI maintenir cela tabou?
Bien que les grossesses interrompues -volontaires ou involontaires- soient fréquentes, c'est un sujet qui reste pourtant tabou et qu'on ose trop peu partager, même à des proches. C'est donc un moment traumatique vécu qui reste dissimulé, laissé à l'abandon dans un coin de son corps et de son cœur; comme si cet évènement paraitrait anodin aux yeux des autres, des proches, des médecins,..alors mieux vaut se taire et comme si "de rien".
En plus de la douleur du deuil, certaines femmes se sentent même coupables d'avoir causé l'arrêt, par rapport à ce qu'elles ont fait ou pas assez fait durant la grossesse, à l'accouchement,etc. Elles n'osent pas en parler, encore moins à leur entourage. Elles préfèrent le dissimuler et garder cela secret.
Alors qu'il est prouvé aujourd’hui que l'interruption involontaire de grossesse n’est pas liée au stress, ni à la fatigue, ni à l’activité physique ou sexuelle, ni à l’alimentation ou au fait d’avoir soulevé des charges, les femmes se sentent encore coupables de nos jours de cet arrêt. De surcroît, elles ont peur de ne pas réussir à nouveau à être enceinte, elles craignent les retours critiques liées à l'âge, l'emploi, leurs activités, ..ou des retours jugeant et comparatifs à des proches.
Ces moments sont donc très peu soutenus et accompagnés émotionnellement alors qu'il est essentiel d'apporter de la Présence, de l'écoute et du réconfort à la femme et au couple traversant ce moment difficile qui peut durer des semaines, voir des mois.
Après un arrêt inattendu ou choisi; il est essentiel de se faire accompagner, traverser cette phase de deuil avec quelqu'un, où pouvoir s'exprimer librement
Après une interruption de grossesse ou un deuil périnatal, la femme et le couple peuvent se sentir tristes, désemparés et même quelque peu abasourdis de cette soudaine perte. Il est tout à fait normal et légitime de vivre ce deuil, et de se laisser traverser par les émotions de la tristesse, la colère, le vide, voir du déni et de la confusion,..
Osez vous laisser traverser! accompagnés d'une personne soutenante, non jugeante et à l'écoute avec vous! Ne restez pas seuls, ni seule.
Apportons Un autre Regard à cette Vie-Mort qui nous traverse
Comme partagé, peu de choses sont proposées à ces moments de vie-mort et toute notre société vient même "se monter" contre la femme, celle qui "a échoué", la culpabilisant, la rabaissant, ou ne reconnaissant pas le traumatisme qu'elle traverse.
Les communautés ancestrales qui perpétuent encore la tradition, dont une en Colombie que j'ai reçu en France et que je connais bien , nous invitent à porter un autre regard sur ce passage vie-mort vécu par tant de femmes et de couples lors de ce processus d'arrêt de grossesse; qu'il soit volontaire ou involontaire, l'arrêt est plutôt pour eux le signal d'une défaillance et d'un manquement au sein même de la communauté; c'est à dire au sein du couple, de la famille et des proches, au sens le plus proche de la communauté. C'est tout le groupe autour de la femme qui est censé se remettre ici en question pour observer et comprendre ce qu'il a manqué à la femme, ce bébé et son environnement pour aller au bout de la grossesse et de la naissance.
Il n'est donc pas question ici de culpabiliser, de montrer un "échec" ou une défaillance, de critiquer, ou mésestimer,..sinon plutôt de soutenir la femme, et le couple, au niveau physiologique, émotionnelle, matérielle,..car elle se retrouve très vulnérable et fragile sur tous les plans à ce moment-là.
Un corps qui doit également se rétablir, se reposer, et retrouver sa vitalité après plusieurs semaines ou mois de grossesse, voir un accouchement,..?? Comment travailler dans ces conditions de grande fragilité corporelle et émotionnelle? S'occuper aussi du reste de sa famille s'il y a d'autres enfants à la maison?
C'est donc ici une prise de conscience et une responsabilité collective qui sont ici activées!
Quelque soit le deuil traversé, il est essentiel que la communauté, la famille et la société accompagnent et soutiennent davantage les femmes et les hommes qui traversent ces deuils "invisibles", et sans jugement aucun, sur le choix ou le non choix d'une mère, qui fait face dans tous les cas à la souffrance.
Une douleur sentie dans son corps, dans ses tripes et dans son cœur.
Peut-on espérer cela prochainement au sein de notre société?
Je nous le souhaite! Inspirons-nous dès aujourd'hui pour initier le changement dès maintenant et pour le bien de tous, et de la femme, devant elle continuer à la fois de subir le poids de la culpabilité du regard extérieur et vivre sa propre souffrance personnelle..
Alors oui, en attendant que nos sociétés soient pleinement dans un accompagnement global et sincère de ces moments de vies difficiles, la DOULA, ou une thérapeute pour couple, par sa présence, son écoute, son non-jugement, sa neutralité et son accompagnement émotionnel par le corps, le souffle, la communication, comme je l'effectue, est et sera d'un grand soutien.
Pour ma part, ayant vécu plusieurs arrêts de grossesse, j'ai à cœur d'accompagner ces passages et de proposer aussi un soutien administratif et organisationnel si besoin, une présence à des rdvs médicaux, voir un rituel simple et adapté à vos envies, si vous le souhaitez, pour reconnaître et honorer le passage de cette Âme en vous, accompagner ce bébé à faire partie de la famille, accepter et continuer le chemin.
OSEZ en parler,
OSEZ accepter et traverser les émotions,
OSEZ être accompagnées et soutenues,
OSEZ prendre soin de soi, son corps, son couple.
RDV ONLINE possible & en cabinet sur Pont de Crau et Fontvieille (13)
www.dorotheecottarel.com / dorotheecottarel@gmail.com / 06 62 19 13 31
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